15/08/2023

Améliorer les connaissances liées aux chiroptères

  • Chiroptères
Une nouvelle étude sur les chiroptères du Vexin

Durant 6 mois, Louise-Anne MULLER, en dernière année de master d'écologie, a rejoint l'équipe du Parc dans le cadre de son stage de fin d'étude dans l'objectif de cartographier les territoires de chasse potentiellement utilisés par les chauves-souris d'intérêt communautaire (justifiant la désignation des sites Natura 2000). 

En effet, si les cavités d'hibernation des chiroptères sont globalement bien connues sur le territoire du Parc, les gîtes d'été, où les femelles se rassemblent en nurseries pour élever ensemble leur petit, et les territoires utilisés par ces colonies pour la chasse sont beaucoup moins bien connus, limitant la protection efficace des chauves-souris à toutes les périodes de leur cycle de vie. 

Sur la base d'un protocole établi par Michel BARATAUD, et accompagnée par la chargée de mission Natura 2000 et Nicolas GALAND, écologue indépendant, Louise-Anne a établi un travail de cartographie des territoires de chasse potentiels autour de chaque nurserie connue, en évaluant l'intérêt de chaque habitat  pour l'espèce concernée par la nurserie. 

Les résultats de cette étude très complète permettront une meilleure prise en compte des enjeux chiroptères en période estivale dans les sites Natura 2000, et fourniront des éléments nécessaires à l'agrandissement ou la création de nouveaux sites Natura 2000 dans le cadre de la Stratégie pour les Aires Protégées déclinée à l'échelle de l'Ile-de-France. 

Retrouvez le résumé de l'étude ci-dessous : 

Sur le territoire du Parc naturel régional du Vexin français sont connus plusieurs gîtes de mise-bas de Petits Rhinolophes (Rhinolophus hipposideros), Grands Rhinolophes (Rhinolophus ferrumequinum), Murins à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et Grands Murins (Myotis myotis), toutes ces espèces étant d’intérêt communautaire. Si plusieurs colonies de reproduction sont dans ou à proximité immédiate de sites Natura 2000, la localisation des territoires de chasse utilisés reste méconnue, limitant ainsi leur protection. 


L’identification des terrains de chasse, objectif de cette étude, est basée sur l’analyse conjointe de deux éléments essentiels aux chiroptères : tout d’abord le type de milieu, donc l’habitat, qui selon ses caractéristiques disposera d’une abondance en proies plus ou moins importante ; puis le linéaire de lisières présent, qui favorise le déplacement des individus en chasse. L’analyse prend en compte les exigences écologiques et spécificités de chaque espèce. 


Il en résulte des cartographies des terrains de chasse potentiels, reflétant que les secteurs les plus préservés de l’agriculture et de l’urbanisation sont aussi les plus boisés, principalement à l’ouest du territoire, favorisant à la fois le déplacement et la disponibilité en proies pour la plupart de ces espèces. Une tendance a été dégagée selon laquelle la taille des colonies serait liée positivement à l’accessibilité aux forêts de feuillus et vergers, tandis qu’elles peuvent être de plus petite taille en présence de certains habitats défavorables. Cependant, aucun résultat statistique significatif ne peut être exploité au sujet de ce lien probable entre effectif et terrains de chasse disponibles. 


Ceci est probablement une conséquence de la taille du territoire étudié qui limite le nombre de données et donc ne favorise pas la réalisation d’analyses statistiques. Les tendances sont malgré tout confortées par les résultats décrits dans la bibliographie, indiquant une influence des milieux sur le nombre d’individus composant une nurserie. De plus, au vu de l’importance fondamentale du territoire pour la conservation des chiroptères en Ile-de-France, les cartographies permettront quant à elles d’orienter les futures propositions d’extension des trois sites Natura 2000 du Vexin français.

Extrait du rapport de Louise-Anne MULLER, 2023