La faune

La Directive Habitats Faune Flore liste dans ses annexes l'ensemble des habitats et espèces animales et végétales considérées comme patrimoniales au niveau européen. Différentes annexes sont distinguées en fonction du degré de menace et de rareté pesant sur les espèces: 

  • Annexe II : espèces d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC)
  • Annexe IV  : espèces d'intérêt communautaire nécessitant une protection stricte
  • Annexe V : espèces d'intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion

Grâce aux milieux très variés, aussi bien ouverts que boisés, et secs ou humides, qu'ils abritent, les sites Natura 2000 du Vexin accueillent une grande diversité d'espèces animales, dont 14 présentant un intérêt patrimoniale au niveau européen ayant justifié leur inscription dans l'annexe II de le Directive Habitats Faune Flore. 

D'autres espèces pourraient être présentes, soit parce qu'elles étaient connues historiquement mais non retrouvées dans les années récentes (Triton crêté), soit parce des données ponctuelles indiquent qu'elles pourraient fréquenter les sites (Barbastelle d'Europe, Vertigo de Des Moulins). Des inventaires exploratoires sont ainsi régulièrement menés pour chercher ces potentielles nouvelles espèces. 

Les insectes d'intérêt communautaire

Petite libellule bleue reconnaissable à la tache en forme de "casque viking" ou de symbole du Mercure sur le second segment de l'abdomen des mâles, l'Agrion de Mercure fréquente les abords de cours d'eau clairs, peu profonds et à débit lent. En raison de ces exigences écologiques très spécifiques, il fait office d'espèce indicatrice du bon état des cours d'eau et d'espèce parapluie (dont la protection permet la conservation d'autres espèces partageant totalement ou partiellement ses caractéristiques écologiques). 

Menacé par la forte régression de ses habitats favorables, il a pratiquement disparu d'Ile-de-France, et l'Epte représente son dernier bastion régional. 

Site : Vallée de l'Epte francilienne et ses affluents

La Laineuse du Prunellier est un papillon de nuit dont l'adulte, de 40 mm d'envergure, est reconnaissable à ses ailes antérieures fauve-orangé avec un gros point discal blanc, alors que ses ailes postérieures sont violet-marron pâle. On peut typiquement les observer dans les taillis en lisières des forêts de feuillus, dans les prunelliers et les aubépines par exemple, entre septembre et octobre. 

L'espèce est menacée par l'élimination des haies, l'utilisation d'insecticides en milieu forestier ou en bordure de route, et la disparition des forêts de feuillus au profit de peuplements de résineux. Son statut de conservation est à l'heure actuelle très mal connu, que ce soit dans le monde, en France ou sur le site. Elle bénéficie toutefois d'une protection au niveau national. 

Site : Coteaux et Boucles de la Seine

L'écaille chinée est un papillon de nuit facilement reconnaissable, l'adulte présentant des ailes antérieures noires zébrées de jaune pâle, et des ailes postérieures rouges à taches noires pour une envergure de 50 à 60 mm. Son thorax est noir rayé de jaune, et son abdomen rouge-orangé ponctué de noir. 

Les adultes, visibles de juin à août, s'observent de jour comme de nuit dans divers milieux chauds et ensoleillés, comme les bois clairs, les broussailles, les lisières, les coteaux, les éboulis mais aussi le bocage, les friches humides et les milieux anthropisés. 

Si l'espèce est menacée par la fermeture naturelle de ses milieux et l'intensification agricole par la monoculture (induisant une diminution de la richesse végétale), c'est globalement une espèce très ocmmune en France et en Europe (seule la sous-espèce endémique de l'île de Rhodes est menacée). 

Sites : Coteaux et Boucles de la Seine, Vallée de l'Epte francilienne et ses affluents

Plus grand coléoptère d'Europe (de 2 à 3 cm pour les femelles et de 3 à 8 cm pour les mâles), le lucane cerf-volant adulte est facilement reconnaissable à son corps noir, et à ses mandibules et élytres (ailes atrophiées) de couleur brune. Le mâle est très reconnaissable à ses mandibules démesurées par rapport à la femelle.

L'espèce fait partie des coléoptères saproxylophages : la larve se nourrit de bois pourri, et participe ainsi au cycle de vie des forêts. Une fois adultes, les individus sont visibles entre mi-juin et mi-juillet, et se nourrissent de la sève des arbres blessés et des sécrétions des plantes.  On retrouve donc le lucane cerf-volant dans tous les habitats présentant des feuillus dépérissants. Le lucane cerf-volant est ainsi menacé par les coupes rases, l'exploitation ou la destruction des vieux arbres ou arbres pourrissants, et par l'évacuation du bois mort au sol. Son statut de conservation en France est inconnu, mais il est quasi-menacé à l'échelle européenne. 

Site: Coteaux et Boucles de la Seine

1088 - Grand capricorne (Cerambyx cerdo)

Le Grand capricorne est un coléoptère appartenant à la famille des longicornes, dont il est un des plus grands représentants en Europe, pouvant mesurer jusqu'à 5 cm. L'adulte est reconnaissable à ses très grandes antennes et à son corps allongé de couleur noire brillante, avec l'extrémité des élytres (ailes atrophiées) brun-rouge. Saproxylophage, la larve se développe dans les troncs d'arbres morts ou malades, plus particulièrement les chênes. L'adulte peut s'observer de juin à septembre, au crépuscule et la nuit. 

Comme les autres coléoptères d'intérêt communautaire, le Grand capricorne est menacé par l'exploitation ou la destruction des vieux arbres ou des arbres malades isolés. S'il est protégé aux échelles nationale et européenne, son statut de conservation est mal connu. 

Site : Coteaux et boucles de la Seine (faible probabilité de présence)

Les crustacés d'intérêt communautaire

Crustacé présentant un corps d'environ 8 à 9 cm de long pour un poids de 90g, l'écrevisse à pattes blanches se distingue par sa couleur vert-bronze à brun sombre, avec une face ventrale plus pâle notamment au niveau des pinces, ce qui lui vaut son nom. 

Particulièrement exigeante par rapport à ses conditions de vie, elle recherche des eaux douces courantes, fraîches, claires, peu profondes, d'excellente qualité, bien oxygénées, avec des abris variés (sous-berges avec racines, fonds caillouteux, etc.). Pour cette raison, elle est fortement menacée d'extinction en France mais également dans le monde, alors qu'elle est également sensible à la compétition avec les écrevisses américaines, qui consomment les mêmes ressources et transmettent des maladies. 

L'écrevisse à pattes blanches est ainsi protégée aux niveaux mondial (convention de Berne), européen (Natura 2000) et national. 

Les chiroptères d'intérêt communautaire

En raison de l'absence d'insectes dont elles se nourrissent, les chauves-souris hibernent pendant l'hiver. Une grande partie des espèces du Vexin choisissent pour cela d'anciennes carrières, car elles affectionnent les milieux humides, à température moyenne constante (entre 6 et 10°C). Une fois endormies, elles ralentissent considérablement leur rythme cardiaque, et le moindre réveil peut entraîner leur mort, car elles ne trouvent pas les ressources nécessaires pour se nourrir et épuisent leurs réserves de graisse. Il est donc impératif de ne pas les déranger, et donc de ne pas s'introduire dans les carrières ou grottes !

En été, les femelles se rassemblent en colonies pour mettre bas et élever leur unique petit, souvent dans des combles bien exposés au soleil où elles peuvent profiter de la chaleur.

Si vous êtes propriétaires d'anciennes carrières et/ou si vous trouvez des chauves-souris chez vous, n'hésitez pas à contacter l'animatrice du site (a.collignon@parcduvexin.fr). Le Parc naturel régional pourra ainsi venir inventorier le site et si nécessaire mettre en place des mesures de protection pour éviter le dérangement des individus et les conflits d'usage.

Il s'agit d'une espèce de petite taille (environ 4 cm de long et 20 cm d'envergure), facilement identifiable grâce à posture en hibernation, enveloppée dans ses ailes. Il est inféodé aux paysages hétérogènes, alternant prairies, bosquets et forêts et présentant des éléments paysagers comme des lisières ou des haies lui permettant de se repérer et de se déplacer grâce au retour des ultrasons. 

Il passe l'hiver en hibernation dans des caves, des grottes naturelles ou des carrières à température constante (environ 10 degrés) et à forte hygrométrie. Comme il ne peut pas se glisser dans les fissures comme d'autres espèces, il est particulièrement sensible au dérangement pendant cette période. En été, les femelles se rassemblent en colonies dans les combles des vieux bâtiments pour élever leur petit. 

Il est d'aspect très identique au Petit Rhinolophe, mais de plus grande taille (de 5 à 7 cm de long et 30 à 40 cm d'envergure) et beaucoup moins abondant. Comme le Petit Rhinolophe, il utilise pour chasser les paysages diversifiés alternant prairies, boisements de feuillus, lisières de forêts ou de haies. 

En hiver, les individus hibernent dans des cavités naturelles ou artificielles, à température constante (environ 10 degrés) et à forte hygrométrie. Comme le Petit Rhinolophe, il est particulièrement sensible pendant cette période. En été, les femelles rassemblées en colonies s'installent dans les combles assez vastes des châteaux, églises, granges, fermes etc., et parfois dans des souterrains à température assez élevée.  

Il s'agit d'une espèce de taille moyenne (de 4 à 5 cm de long et de 20 à 40 cm d'envergure), au pelage brun-roux sur le dos et jaune-roux sur le ventre. Il fréquente les vallées alluviales avec une mosaïque de milieux diversifiés, alternant zones de bocages, massifs forestiers, jardins et vergers. 

En hiver, les individus occupent des cavités naturelles ou artificielles à température constante (environ 10 degrés) et à forte hygrométrie. Il n'est pas rare de trouver les animaux regroupés en "grappes" de quelques individus hibernant côtes à côtes, parfois même mélangés à d'autres espèces. En été, les colonies s'installent dans des combles assez clairs dans les maisons ou les églises. 

Il s'agit d'une espèce de taille moyenne (environ 5 cm de long et 25 cm d'envergure), caractérisée par de grandes oreilles. Le caractère très forestier de cette espèce, que ce soit pour la chasse, l'hibernation ou l'établissement des colonies de reproduction, rend très difficile la connaissance de sa répartition et l'évaluation de son état de conservation. 

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une espèce de grande taille (de 6 à 8 cm de long et d'environ 40 cm d'envergure), comptant parmi les plus grosses espèces de chiroptères en Europe. Son pelage est gris-brun sur le dos et blanc neige sur le ventre. Chassant par glanage au sol, il fréquente les prairies pâturées ou fraîchement fauchées et les boisements clairs, sans végétation trop abondante au sol. 

En hiver, il se réfugie dans des cavités naturelles ou artificielles similaires aux espèces précédentes, mais a la capacité de se glisser dans des fissures dans la roche, rendant plus difficile son recensement. En été, les colonies utilisent des gîtes anthropiques, principalement des combles assez vastes, notamment dans les châteaux et les églises.